jeudi 23 octobre 2008


Nous sommes le 23 octobre. Et non, je ne vous prends pas pour des cons, je sais que c'est écrit au-dessus, mais je trouve que ça fait bien comme intro (en train de lire le journal intime de Kafka qui commence parfois comme ça, pas que je me prenne pour lui, mais bon...). Ce matin fut le matin de la mise à l'épreuve, avec deux examens sur les actes de langage.
Vous me direz (ou pas), qu'est-ce qu'un acte de langage ? Je vous répondrai que c'est cette entité abstraite du discours qui fait que ce dernier a une influence sur le monde, avec plus ou moins de nuances. C'est avant tout l'étude du degré de "littéralité" que comporte notre discours. Exemple avec Bigard :

Vous arrivez, le garçon il vient vous accueillir, il dit : “ C’est pour dîner ? — Non, c’est pour un tennis, connard ! Vous avez des courts de libres, non ? non, ben alors on va dîner à ce moment-là ”. Alors après il insiste, il dit : “ Deux couverts ? — Non, mon pote il va manger avec ses doigts, et puis moi je lui repasserai la fourchette de temps en temps, connard ! ”.

Voilà. On s'amuse, en tout cas je m'amuse, ce qui plaît beaucoup au maître de conf (il faudrait pas que ça lui plaise trop, tout de même...) qui me voit pouffer pendant toute l'heure. D'ailleurs, j'en viens parfois à me demander si l'humour masculin et l'humour féminin ne sont pas fondamentalement différents, puisque le prof et moi sommes les seuls à rire de Bigard.
Cela me fait penser à la longue discussion que j'ai eu mardi avec le Russe, l'éminence grise de mon amphi, qui parle 9 langues. Il me racontait qu'à l'université de St Petersbourg, le département des sciences du langage est appelé communément le département des jeunes fiancées. On est dans le même cas ici, à Lyon, entouré de ces créatures opaques et attirantes, que dans notre délire nous pensons parfois posséder, mais qui toujours, nous échappent.
Petit récapitulatif :
Mlle C. est fort jolie mais fort vulgaire, la salope. Je l'oublie.
Miss Chiwawa est mignonne. Mais aujourd'hui, je lui ai demandé un stylo, qu'elle m'a tendu en souriant. Et ben elle aurait pas du sourire.
Enfin, j'ajoute que j'ai trouvé mieux (elle aussi dans mon amphi). Je vais l'appeler, disons... Madame. C'est bien. Elle m'a toujours paru trop grande, trop femme. Mais elle m'a toujours plu, avec son visage maigre et ses traits gracieux. Elle respire la profonde intelligence. Elle s'est assise à côté de moi (pas le choix, plus de places) ce matin, dans le tram, et là — chose folle — je lui ai adressé la parole. Deux trois renseignements sur l'exam qui suivait. Bref, on papotte, elle essaie de m'aider, et quand on arrive au campus, elle se lève pour partir (et pour me laisser partir) et se retrouve coincée (sacrément) au fauteuil par la bretelle de son sac. Elle me demande de l'aide, et après deux trois essais, je la libère. Voilà comment on a fait connaissance, connaissance à entretenir.
Pour le reste, Monsieur P. va tantôt bien, tantôt moins. Il écrit, c'est sa manière de faire le deuil. Hier matin, il m'a lu huit sonnets. Certains étaient très bons.

PS : à voir, le clip pour Obama.

Publié par icare à 16:13
Tags , , , ,

 

0 commentaires:

 
>