Ma journée avait bien commencé. Me suis levé tard, pas foutu grand chose, si ce n'est me remettre au dessin pour élaborer le futur personnage d'une BD qui paraîtra dans le journal que je publie. Mon père m'appelle, me propose d'aller au match, j'accepte.
Ma journée avait bien commencé, mais en rentrant du match, mon père et moi avons pris la direction Saint Just, hôpital gériatrique. Nous sommes arrivés une demi-heure trop tard. Mon grand oncle était déjà parti. J'ai ressenti une certaine tristesse, malgré le peu de chose que je savais sur lui ; mais en m'imaginant abstraitement la ligne de sa vie (de ce que j'en connaissais), pendant que les vieux récitaient les tehilim en marmonnant, je parvins à apercevoir un cycle, une boucle fermée, et cela me réconforta franchement. Outre cela, le fait que, dans le petit cercle que nous formions autour du corps, je ne connaisse personne à part mon père, ma grand mère et le frère du défunt, me permit d'entrer dans une sorte de communion avec mon grand oncle, ou du moins avec ce que la belle jeune femme orthodoxe, une cousine inconnue, appelait la nechama, l'âme.
Mon père m'a ramené à la maison, à 2 heures du matin. J'ai parlé plus et mieux qu'à l'habitude avec lui, puis je suis allé dans le jardin, tout en haut, pour voir les lumières de la ville. Là, à cet instant, j'ai compris qu'en vingt ans d'existence, le destin, Dieu, ou tout ce qu'on voudra, m'a toujours tenu éloigné de la mort... pour m'y confronter plus que jamais ces deux dernières années. Deux grands oncles, ma grand-mère et ma tante m'ont quitté récemment. Et ce qui, au final, me paraît le plus dur, c'est qu'à ce moment précis, en haut du jardin à regarder le ciel violet et les lumières jaunes de la ville, j'ai senti entre la mort et moi un rapport presque familier.
jeudi 6 novembre 2008
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icare
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14:53
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