mercredi 12 novembre 2008


Lundi soir, nos plans s'effondrant un à un, GZ. et moi avons entamé notre soirée dans une bouteille de vodka (déjà un peu entamée elle aussi) fort à notre goût. Il en a résulté une longue discussion, qui nous a opposé sur un point. GZ. défendait l'idée qu'un artiste ou qu'un quelconque individu susceptible de créer, ne pouvait aller au bout de son processus que par des artifices comme la drogue ou l'alcool, sans lesquels il n'exploitait pas une part de sa personnalité, précisément celle qui ne se révèle qu'en état d'ivresse. Un réel écorché vif ne peut, selon lui, vivre sa souffrance — celle que l'on peut éprouver lorsque l'on ouvre les yeux sur le monde et sur le vrai, lorsque l'on sort de la caverne — que par ces biais hallucinogènes.
Quant à moi, il me semble que le réel martyr, la parfait témoin-émissaire de la vérité, est celui qui parvient à accepter son mal comme prix à payer et qui se soigne, non pas dans les liqueurs et autres spiritueux, mais en étirant à l'extrême sa soif de comprendre et de connaître. Boire, et se complaire en cela, n'équivaut-il pas à se voiler un peu du soleil, à construire de vice et de débauche une nouvelle caverne, peut-être plus tortueuse encore, à l'air au combien précieux de la vérité ?

En vérité je ne sais pas... Je redoute avant tout que GZ. ne soit tenté par cette esthétique de l'ivresse, du pire et du chaos, parfois belle à voir, mais toujours dure à vivre.
PS : Vous remarquerez cet air un peu pompeux que je prends des fois. Peux pas m'en empêcher.

Publié par icare à 16:17
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