Réponse à Pierre : De l'abstention électorale et du vote blanc.
N'étant pas juriste, je te répondrai des mots d'un modeste étudiant linguiste épris "à sauts et à gambades" de philosophie. Le temps de quelques lignes, je m'essaierai à l'art du plaidoyer. Je me ferai l'avocat de ceux que tu ranges au rang d'êtres infernaux, le défenseur de ceux qui selon toi menacent la Chose Publique avec tant de mépris.
Tu le sais, le mot me plaît. Le mot m'alerte, le mot me colle à la peau et me saute aux yeux. De tous les mots que tu as employés, quelques uns sont sortis du lot. J'ai vu "symbolique", j'ai lu "empirisme", j'ai retenu "Histoire".
C'est de ce mot au combien polysémique que je vais te parler, de l'histoire au sens philosophique du terme. Ni celle avec un grand H, ni celle de Père Castor. L'histoire qui fait que toutes les sciences humaines au sens large (la psychologie, la sociologie, la linguistique, mais aussi le droit, l'Histoire ou l'économie) échouent à un moment ou à un autre dans leur tâche qui vise à rationaliser l'être humain et son comportement. La psychologie, par exemple, échoue à comprendre la psyché, l'Histoire à expliquer les faits, le droit à rationaliser la morale. Tout cela parce que l'homme est absolument libre et libre dans l'absolu, et c'est de l'absolu qu'il faut aussi se soucier.
Tu parles d'empirisme, mais tu en parles juridiquement. Jette un oeil à l'individu dans l'absolu et voit combien il se fiche de la réalité et du réalisme juridique s'il ne se considère pas ne serait-ce qu'un peu membre de cette Chose Publique dont tu es un si brillant défenseur.
Certes, l'Histoire avec un grand H n'aura pas pris compte de l'abstention d'un individu, mais l'histoire petit h de cet individu est bien souvent "hors-l'Histoire". Il est certes fautif, le miséreux qui ne s'en va pas voter pour celui qui lui rendra sa dignité. Mais il a son histoire, une histoire pour laquelle nous ne pouvons rien, une histoire loin du droit et loin des idéaux de la République. Et ce miséreux, sa carte d'électeur perdue au fond d'un tiroir, est souverain. C'est ainsi.
Pense au vote blanc. Au vote blanc. On dit qu'il existe un vote juif ou un vote noir aux Etats-Unis... un vote hispanique. En France il existe avant tout un vote blanc (pas celui dont tu parles, qui est difficilement défendable) car, selon moi, la France, son Histoire, son identité ou ses institutions n'ont pas encore intégré le métissage de la population. Tous ses individus qui composent la France mais qui ne votent pas, ils n'approuvent ni ne consentent... ils n'ont juste pas d'Histoire de France dans leur histoire à eux. Et ce n'est pas la première fois que je me lèverai (virtuellement j'entends, via mon blog...) pour dire à la République qu'il est temps qu'elle s'assume comme chose publique. Il est temps que la multitude d'identité qui la compose empiète sur cette étatique, austère, et maintenant ministérielle "Identité Nationale". Le peuple ne doit rien à la France, il est la France. Et je voterai pour le lui faire comprendre.
N'étant pas juriste, je te répondrai des mots d'un modeste étudiant linguiste épris "à sauts et à gambades" de philosophie. Le temps de quelques lignes, je m'essaierai à l'art du plaidoyer. Je me ferai l'avocat de ceux que tu ranges au rang d'êtres infernaux, le défenseur de ceux qui selon toi menacent la Chose Publique avec tant de mépris.
Tu le sais, le mot me plaît. Le mot m'alerte, le mot me colle à la peau et me saute aux yeux. De tous les mots que tu as employés, quelques uns sont sortis du lot. J'ai vu "symbolique", j'ai lu "empirisme", j'ai retenu "Histoire".
C'est de ce mot au combien polysémique que je vais te parler, de l'histoire au sens philosophique du terme. Ni celle avec un grand H, ni celle de Père Castor. L'histoire qui fait que toutes les sciences humaines au sens large (la psychologie, la sociologie, la linguistique, mais aussi le droit, l'Histoire ou l'économie) échouent à un moment ou à un autre dans leur tâche qui vise à rationaliser l'être humain et son comportement. La psychologie, par exemple, échoue à comprendre la psyché, l'Histoire à expliquer les faits, le droit à rationaliser la morale. Tout cela parce que l'homme est absolument libre et libre dans l'absolu, et c'est de l'absolu qu'il faut aussi se soucier.
Tu parles d'empirisme, mais tu en parles juridiquement. Jette un oeil à l'individu dans l'absolu et voit combien il se fiche de la réalité et du réalisme juridique s'il ne se considère pas ne serait-ce qu'un peu membre de cette Chose Publique dont tu es un si brillant défenseur.
Certes, l'Histoire avec un grand H n'aura pas pris compte de l'abstention d'un individu, mais l'histoire petit h de cet individu est bien souvent "hors-l'Histoire". Il est certes fautif, le miséreux qui ne s'en va pas voter pour celui qui lui rendra sa dignité. Mais il a son histoire, une histoire pour laquelle nous ne pouvons rien, une histoire loin du droit et loin des idéaux de la République. Et ce miséreux, sa carte d'électeur perdue au fond d'un tiroir, est souverain. C'est ainsi.
Pense au vote blanc. Au vote blanc. On dit qu'il existe un vote juif ou un vote noir aux Etats-Unis... un vote hispanique. En France il existe avant tout un vote blanc (pas celui dont tu parles, qui est difficilement défendable) car, selon moi, la France, son Histoire, son identité ou ses institutions n'ont pas encore intégré le métissage de la population. Tous ses individus qui composent la France mais qui ne votent pas, ils n'approuvent ni ne consentent... ils n'ont juste pas d'Histoire de France dans leur histoire à eux. Et ce n'est pas la première fois que je me lèverai (virtuellement j'entends, via mon blog...) pour dire à la République qu'il est temps qu'elle s'assume comme chose publique. Il est temps que la multitude d'identité qui la compose empiète sur cette étatique, austère, et maintenant ministérielle "Identité Nationale". Le peuple ne doit rien à la France, il est la France. Et je voterai pour le lui faire comprendre.