jeudi 21 juin 2007


La pluie me trempe comme jamais, comme elle ne l'avait pas fait depuis dix ans, depuis mon concert de... je ne sais plus. La pluie ne m'avait jamais tant trempé depuis mes dix ans. Je suis seul, dans une ambiance cinématographique. L'euphorie me monte à la bouche, j'exulte, je saute, je suis seul, dans la rue, à la Croix-Rousse. A l'instant où les trombes d'eau m'innondent, sans que mes vêtements n'y puissent plus rien, je cours. Je cours comme poursuivis par un mauvais démon.
Arrivée dans la bouche de métro. Je suinte, je ruisselle, et je garde encore un sourire figé. Je me retourne et mon démon est là, qui se déplace fougueusement. J'apperçois tantôt, d'une épaule à l'autre, un tatouage — une fresque sur son dos nu — d'une terrible élégance, là pour ne pas me lasser de la voir me tourner le dos. Son visage sauvage, de gitane, fuit le monde. Et malgré toute la force que j'y met, je ne parviens pas à attraper son regard. Son bras droit est couvert de symboles mystérieux, son bras gauche d'une longue et épaisse cicatrice. Et moi, je regarde cette femme comme une oeuvre d'art qu'on adulerait pour le mal et le vice qu'elle dégage. J'en ai les mains qui tremblent, qui tremblent presque d'effroi.
Mon arrêt approche et je me lève à tatillon, les yeux fixés sur elle. Puis d'un coup, mon regard croise le sien, et comme dans Le Cri de Munch, je crie d'horreur et d'extase face à cette beauté sans nom.

Publié par icare à 01:22
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